Quand les footballeurs jouent la comédie

Laurent Blanc (au premier plan) a été injustement expulsé lors de la demi-finale contre la Croatie et n'a pu disputer la finale de la Coupe du monde 1998.

Assurément, son nom est resté gravé dans la mémoire des supporters français. Slaven Bilic est en effet le simulateur "type" pour de nombreux amateurs de ballon rond.

Rappel des faits. En demi-finale de la Coupe du monde 1998, la France rencontre la Croatie. Dès le début de la deuxième mi-temps, les Rouge et Blanc marquent. Lilian Thuram inscrit ensuite deux buts somptueux. Résultat : la France mène 2-1. Mais la victoire reste incertaine. Les Bleus doivent se serrer les coudes devant des Croates bien déterminés à revenir au score. A la 74e minute, coup franc pour les Croates. Laurent Blanc défend sur Slaven Bilic... qui, tout à coup, se prend la tête dans les mains et s'écroule dans la surface, singeant une douleur insoutenable ! L'arbitre de la rencontre sort alors un carton rouge pour le défenseur français. Laurent Blanc, sauveur des Bleus lors du 8e de finale contre le Paraguay grâce à un but en or, est expulsé injustement pour une faute imaginaire.

A 10 contre 11, la France résiste et parvient finalement à tenir le score, synonyme de qualification en finale de la Coupe du monde. Cependant, en recevant ce carton rouge, Laurent Blanc est interdit de finale. Il devra se contenter de regarder le match de ses coéquipiers face au Brésil depuis les gradins. Cette non-participation à la victoire finale des Bleus (3-0) reste comme l'une de ses plus grosses déceptions en tant que joueur.

Slaven Bilic est désormais entraîneur de la sélection croate et "ambassadeur de bonne volonté" de l'Unicef, instance des Nations Unies qui défend les droits des enfants. Pourtant, on ne peut pas vraiment dire que Bilic soit un modèle pour les jeunes footballeurs !

Roberto Rojas a poussé la simulation un peu trop loin en se taillant lui-même l'arcade sourcillière...

Simuler pour tenter d'obtenir un penalty, c'est courant chez les footballeurs. Roberto Rojas, lui, a été beaucoup plus inventif. Et franchement, on se demande encore comment le gardien chilien, véritable star dans son pays, a pu avoir une idée aussi tordue.

En 1990, lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde entre le Brésil et le Chili, et alors que les Chiliens mènent 1-0, un fumigène est lancé à proximité du "Condor" Roberto Rojas. Celui-ci, le visage en sang, est porté hors du terrain. Ses coéquipiers refusent de reprendre le match, expliquant que la sécurité des joueurs n'est plus assurée.

Quelques jours après cet incident, les images vidéo montrent que le goal a en fait triché pour que le Chili gagne la rencontre sur tapis vert. On voit en effet Roberto Rojas s'entailler lui-même l'arcade sourcillière. Il avait caché une lame dans son gant. Preuve que l'acte était prémédité !

Face à cette escroquerie, la FIFA accorda la victoire au Brésil, exclut le Chili de compétitions officielles pendant plusieurs années et suspendit Roberto Rojas à vie.

Un imitateur
Roberto Rojas a donné des idées au gardien de but tunisien Chokri El Ouaer. Lors de la finale retour de la Ligue des champions d'Afrique, le 17 décembre 2000, il a prétendu avoir été blessé par un projectile lancé par un supporter ghanéen. Les médias ont repris l'image du gardien de but à terre, la tête ensanglantée. Mais l'arbitre-assistant et d'autres témoins ont ensuite affirmé que le joueur s'était fait lui-même cette blessure à l'aide d'une lame, lancée des tribunes par un spectateur tunisien. Chokri El Ouaer souhaitait donner un avantage à son équipe. La Confédération Africaine de Football a condamné El Ouaer à un an de suspension.

"La main de Dieu" de Maradona a contribué à sa légende. Plusieurs films, dont un réalisé par Kusturica, ont ainsi été consacrés au Pibe de Oro.

Maradona met la main l'air de rien...


"La main de Dieu" de Maradona a contribué à sa légende. Plusieurs films, dont un réalisé par Kusturica, ont ainsi été consacrés au Pibe de Oro. Wild Bunch Distribution
Autre simulation efficace : vous marquez un but litigieux (en vous aidant par exemple de la main...) mais vous levez les bras, vous sautez au cou de vos partenaires et vous criez de joie comme si le but était incontestable... L'arbitre n'y verra que du feu !

C'est le style "Maradona".
Coupe du monde 1986, 1/4 de finale Angleterre-Argentine. Alors que le score est de 0-0, Diego Maradona inscrit un but à la 51e minute. L'arbitre ne l'a pas vu mais c'est de la main que l'Argentin a marqué. Comme le joueur le reconnaîtra lui-même, il ne pouvait atteindre le ballon de la tête en raison de la grande taille du gardien anglais. Il a donc tendu le bras pour effleurer le ballon, qui a lobbé le goal. Il dira que c'était "la main de Dieu".
En 2005, dans le talk-show qu'il anime sur une chaîne de télévision argentine, "El Pibe de Oro" raconte : "J'attendais que mes coéquipiers viennent m'embrasser et personne n'est venu. Je leur ai dit : venez me prendre dans vos bras ou l'arbitre ne va pas valider le but". Comme ses partenaires ont ensuite superbement simulé, la ruse de Maradona a fonctionné.
L'Argentine finira par remporter le match 2-1, grâce à un magnifique 2e but de Maradona (sans ambiguïté celui-là), élu "Plus beau but de l'histoire de la Coupe du monde" par la FIFA. L'Argentin a dribblé 9 joueurs anglais et parcouru la moitié du terrain ballon au pied avant de marquer.

Jürgen Klinsmann, expert en vol plané

C'est la première fois qu'un joueur a reçu un carton rouge en finale de Coupe du monde.

Son surnom lorsqu'il a joué à Tottenham ? "Le roi du plongeon".
Pas étonnant donc qu'une page de ce dossier soit consacrée à Jürgen Klinsmann.

L'avant-centre allemand a notamment montré son talent de comédien lors de la Coupe du monde 1990. En finale, la Mannschaft rencontre l'Argentine de Maradona. A la 60e minute du match, alors que le score est de 0-0, Jürgen Klinsmann s'empare du ballon sur le côté droit. Il tente de passer le défenseur Pedro Monzón, entré en jeu 15 minutes plus tôt. L'Argentin met sa jambe en opposition, un peu trop haut, donc de façon discutable. Mais de toute façon, avant même qu'il ne touche l'Allemand, celui-ci saute par-dessus Monzón, réalise trois roulades puis une espèce d'ondulation de serpent ou de ver de terre. Très théâtral mais peu crédible. D'autant plus que Klinsmann se tient ensuite la tête entre les mains, comme s'il avait été touché au visage.
Pourtant, cela persuade l'arbitre d'expulser Pedro Monzón. Les Allemands finiront par s'imposer grâce à un penalty à 85e minute (1-0) et remporteront cette édition de la Coupe du monde, qui se déroulait en Italie.

La simulation de Klinsmann est d'autant plus notable qu'elle a occasionné la première expulsion d'un joueur en finale d'un Mondial. Pedro Monzón a été le premier exclu, rapidement suivi par son équipier Gustavo Dezotti dans le même match ! D'autres joueurs ont été expulsés au cours des finales suivantes : Marcel Desailly en 1998 et Zinedine Zidane en 2006.


Autre simulation notable de l'Allemand lors d'une demi-finale européenne opposant son équipe de Monaco à celle du Milan AC. Klismann s'était écroulé sur le terrain, ayant l'air à l'agonie à cause d'un tacle un peu haut du défenseur Costacurta. Mais les images télévisées montreront que le défenseur italien ne l'avait même pas touché.

La bouteille d'eau : une arme infaillible pour affaiblir l'adversaire

Carlos Bilardo empoisonne les adversaires

Carlos Bilardo est un personnage haut en couleurs. Très superstitieux, l'Argentin a parfois eu recours à des stratagèmes pas très honnêtes pour gagner. Les journalistes argentins aiment raconter que, plus jeune, le joueur Bilardo piquait ses adversaires discrètement avec une aiguille pour les gêner ! Il simulait ensuite un air innocent pour s'exonérer de sa faute*...

Pire encore : le sélectionneur Bilardo aurait tenté de droguer des joueurs brésiliens lors du 8e de finale de la Coupe du monde 1990, remporté par l'Argentine (1-0).

C'est Diego Maradona (encore lui !) qui a lancé la polémique en décembre 2004, en laissant entendre au cours d'une émission télévisée qu'un somnifère avait été introduit dans une bouteille destinée aux joueurs brésiliens. En janvier, dans le magazine "Veintitres", Carlos Bilardo reconnaissait implicitement la tricherie : "Je ne sais pas, je ne sais pas. Je ne dis pas que cela ne s'est pas passé".

La polémique a redoublé les jours suivants avec les déclarations de Branco, joueur brésilien de l'époque. Celui-ci a déclaré avoir eu des "vertiges" après avoir bu dans une bouteille que lui avait tendu un membre de la délégation argentine. "L'eau avait un goût bizarre. J'ai eu des hallucinations, ma tête tournait. J'ai eu beaucoup de mal à jouer normalement par la suite", a déclaré Branco. Il assure aussi que 2 ans après ce fameux match, le défenseur argentin Oscar Ruggeri lui avouait que la bouteille était destinée à l'ensemble des Brésiliens, que le staff argentin espérait que Branco passe le breuvage à ses coéquipiers...



Face à l'ampleur de la gronde (le Brésil réclamait l'annulation du titre de champion du monde des Argentins), Bilardo s'est rétracté, assurant que le journaliste de "Veintitres" avait mal interprété ses propos.
Depuis novembre 2008, Bilardo est manager général des équipes d'Argentine.

Rivaldo n'aime pas qu'on le presse pour tirer les corners

Rivaldo confond les jambes et la tête

Il suffit parfois d'un match pour acquérir une réputation tenace de simulateur.

Rivaldo, pourtant peu coutumier du fait jusqu'ici, a conquis son titre de plongeur lors d'un match de poule de la Coupe du monde 2002 entre le Brésil et la Turquie .

Dans le temps additionnel de la 2e mi-temps, alors que la Seleção mène 2-1, le Turc Hakan Unsal envoie le ballon au Brésilien Rivaldo qui l'attend pour frapper un corner. Unsal tape un peu trop fort dans le ballon, qui heurte la cuisse et la main de Rivaldo.

Ce dernier s'écroule alors de façon dramatique au sol, se tenant le visage dans les mains et en se contorsionnant sur la pelouse. L'arbitre, le Sud-Coréen Kim Young-Yoo, sort un deuxième carton jaune pour Unsal, synonyme d'expulsion.

Cette malveillance de Rivaldo est bien évidemment pointée du doigt par les médias. Dans un entretien paru dans le quotidien sportif brésilien "Gazeta Esportiva", Rivaldo admet avoir exagéré son geste. "La balle ne m'a pas frappé au visage, mais à la jambe. Bien sûr, j'ai exagéré pour que Unsal soit expulsé". Dans le même temps, face à la presse internationale, il déclare malgré tout : "Je ne suis désolé de rien du tout. J'étais la victime. Je n'ai jeté le ballon dans la tête de personne moi. Je ne suis pas un joueur qui simule".

La FIFA, qui souhaite placer le Mondial 2002 sous le signe de la sportivité et être particulièrement stricte sur les cas de simulation, s'empare du dossier. Mais curieusement, l'attaquant brésilien n'écopera que d'une amende de 11 500 francs suisses (7 800 euros) alors que la commission de discipline de la FIFA aurait pu lui infliger un match de suspension.

Un trou dans le petit filet et hop... Ni vu, ni connu, le ballon est à l'intérieur de la cage

Des buts fantômes...

Marquer un but au football peut parfois s'avérer plus simple que prévu. Il faut pour cela connaître certaines ruses qui peuvent tromper l'arbitre.

Tout d'abord, vous pouvez tester le coup du trou dans le filet.
En 1957 par exemple, lors d'un match entre Marseille et Reims, l'attaquant phocéen Andersson cadre sa frappe mais le ballon passe à côté, heurtant le petit filet. Le gardien de Reims contourne son poteau mais constate que le ballon est à l'intérieur de sa cage. Aussitôt, l'arbitre accorde le but ! Tout le monde a compris qu'il y a un trou dans le filet, sauf lui. Finalement, cinq minutes plus tard, sans doute conscient de son erreur, l'arbitre accordera un penalty injustifié à l'équipe de Reims, pour réparer sa bêtise.
Mais on ne sait jamais, cela pourrait encore fonctionner aujourd'hui !

Autre alternative pour inscrire un but fantôme : avoir un "complice" à l'extérieur du terrain !
C'est ce qui est arrivé durant un match de 3e division brésilienne. Un attaquant de Santacruzense a tiré un coup franc et quelques secondes plus tard, l'arbitre (une femme, ce qui plaira aux mauvaises langues) a accordé le but, la balle se trouvant dans la cage.
Mais en réalité, le ballon était passé à côté du poteau. Un jeune ramasseur l'avait récupéré, avait fait quelques pas sur le terrain et l'avait poussé dans la cage, sous les yeux du gardien, qui attendait que l'enfant le lui rende. L'arbitre étant à ce moment dos au but, elle a consulté son juge de ligne, qui lui n'a vu aucune irrégularité ! Tous les joueurs de l'Atletico Sorocabana ont eu beau protester, rien n'y a fait.
Plus tard, malgré les images d'une télé locale attestant de la fraude, la Fédération Brésilienne de Football a confirmé qu'il n'existait aucune possibilité légale d'annuler le résultat...
Donc un conseil : mettez-vous le ramasseur de balle dans la poche lors d'un match : cela peut aider !

L'auto croc-en-jambe peut fonctionner. C'est tout un art...

Fabrizio Ravanelli invente "l'auto-croche-patte"

Ce n'est pas parce qu'il est italien que Ravanelli figure dans ce dossier (nous n'entrerons pas dans la polémique "Les Italiens sont-ils les plus grands simulateurs du monde" !) mais parce qu'il est l'inventeur d'un geste devenu culte...

L'avant-centre, au talent indéniable, s'est fait un "auto-croche-patte" lors d'un match contre le PSG en 1997. Sur le côté gauche, le Marseillais déborde le joueur parisien Rabesandratana et s'auto-crochète à l'entrée de la surface de réparation. Il bloque son pied droit sur son mollet gauche et s'écroule... L'arbitre siffle un penalty et l'OM gagne 2-1 au Parc des Princes. Evidemment, cette simulation est restée en travers de la gorge de nombreux supporters parisiens...



D'autres footballeurs ont évidemment repris ce geste à leur compte. Il semble que Florent Malouda ait commis le même "auto-croche-pied" dans la surface de réparation lors de la finale de la Coupe du monde 2006. L'arbitre avait alors sifflé une faute de Marco Materazzi et accordé un penalty à la France. Zidane l'avait transformé mais cela n'avait pas suffi à ce que les Bleus soulèvent le trophée...

Paul Alcock : carton jaune à l'arbitre

Les simulations de joueurs sont légion dans le football. Pour changer, évoquons le talent d'un arbitre !

Le 26 septembre 1998, Paul Alcock arbitre un match entre Sheffield Wednesday et Arsenal. Juste avant la mi-temps, le sulfureux Paolo di Canio, qui porte les couleurs de Sheffield, en vient aux mains avec le Gunner Martin Keown. Résultat : l'homme en noir exclut les deux hommes du terrain. Fidèle à lui-même, l'Italien Di Canio vient alors contester la décision de l'arbitre et le pousse au niveau de la poitrine. Un geste inexcusable (là n'est pas la question), qui entraîne une belle comédie de Paul Alcock. Celui-ci recule alors de plusieurs pas, feint de perdre l'équilibre et tombe à la renverse sur le gazon de façon théatrale.

"Je l'ai poussé mais pas très fortement, expliqua ensuite Paolo Di Canio. Il a fait quelques pas de côté puis est tombé d'une façon vraiment étrange, comme quelqu'un qui joue la comédie pour obtenir un penalty.". Cela n'a pas vraiment convaincu les autorités du foot anglais, qui ont exclu l'Italien pour 11 matchs and lui ont infligé une amende de 10 000 livres sterling. "Je ne m'attendais pas à être étiqueté comme un psychopathe", concluera Di Canio.

Ali Dia : future star... chez les remplaçants

Les clubs anglais sont toujours à la recherche de nouveaux talents. Ils n'hésitent à engager des enfants dès l'âge de 9 ans pour les former.

L'entraîneur de Southampton, Graeme Souness, pensait avoir trouvé la perle rare quand il a reçu un coup de fil de la légende du football George Weah. Celui-ci lui a vanté les mérites de son cousin qui, certes avait déjà 30 ans, mais qui avait joué 13 tournois internationaux au Sénégal. Impressionné par le fait que Weah recommande ce joueur, Souness a engagé Ali Dia dans le cadre d'un contrat "test" de 30 jours, et ce sans même le voir jouer (ni sur cassette, ni sur le terrain).

Lors du match suivant contre Leeds, Souness fait rentrer Dia en cours de rencontre. Il ne faudra que 14 minutes d'une pitoyable prestation pour que l'entraîneur de Southampton se rende compte qu'on l'avait trompé. En fait, l'agent de Ali Dia s'était fait passer pour George Weah...

Cette mésaventure, dûe au mensonge d'agents peu scrupuleux, est arrivé à d'autres clubs. Mais ces affaires honteuses restent souvent secrètes

Mondragon - Djordjevic : double simulation

Une simulation, c'est bien. Mais deux, c'est mieux ! Du moins pour le spectacle, pas tellement pour le beauté du geste...

Mondragon et Djordjevic nous ont ainsi offert un ballet exceptionnel pendant un match de la Ligue des champions 2004.
L'Olympiakos reçoit Galatasaray lors de la phase de poules. A la 90e minute, le gardien du club turc Farid Mondragon s'approche de Predrag Djordjevic, joueur de l'équipe grecque. Il lui crie dessus pour l'intimider, puis mime un coup de boule. C'est le signal de déclenchement d'une chorégraphie au poil... Les deux footballeurs tombent en arrière, chacun de leur côté, puis se roulent sur la pelouse, se tordant de douleur... Cette double simulation fera le tour des bêtisiers du monde entier. Aucune sanction ne sera prise contre les comédiens.

Bis, bis !
La simulation de Mondragon et Djordjevic a donné des idées à Norbert Meier, l'entraîneur de l'équipe allemande de Duisbourg. En décembre 2005, à la 82e minute, il se dispute sur le bord du terrain avec le joueur de Cologne Albert Streit. Tout à coup, alors que les deux hommes sont front contre front pour s'asséner leurs quatre vérités, Meier se prend la tête dans les mains et s'effondre sur le terrain, comme s'il avait reçu un coup de boule. Comprenant vite la comédie que livre l'entraîneur, Streit tombe à son tour par terre, en se tenant le front. Mais l'arbitre le sanctionne en lui donnant un carton rouge.
Lorque l'incident est rediffusé à la télévision, il devient clair que Meier a simulé. Le club de Duisbourg suspend son entraîneur 3 jours plus tard et la Fédération allemande lui interdit de manager une équipe pendant 3 mois

Diego Simeone, ennemi public n°1 en Angleterre

David Beckham a connu diverses fortunes avec l'équipe d'Angleterre : il y fut tantôt considéré comme un Dieu, tantôt comme un démon.

En 1998, le joueur anglais a subi une campagne de dénigrement assez sévère dans son pays. La faute à qui ? A l'Argentin Diego Simeone essentiellement.
En 8e de finale du Mondial, qui se déroule en France, l'Angleterre rencontre l'Argentine. Durant le match, Diego Simeone commet une faute sur David Beckham. Enervé, le milieu de terrain veut lui mettre un coup de pied en représailles. Même s'il n'est absolument pas touché par la jambe de Beckham, Simeone tombe à terre et simule une blessure. La réaction de l'arbitre est immédiate : le joueur anglais reçoit un carton rouge et est exclu du match. Finalement, l'Argentine finira par s'imposer aux tirs au but et l'Angleterre sera éliminée de la Coupe du monde.
David Beckham devient alors le responsable de la défaite et de la sortie prématurée de l'équipe de la compétition pour les supporters.
L'année suivante, Diego Simeone avouera en avoir rajouté : "L'arbitre est tombé dans le piège. J'ai été intelligent, je suis bien tombé et dans ces moments-là, il y a beaucoup de tension. On peut dire que ma chute a transformé un carton jaune en carton rouge. Mais, objectivement, cela ne méritait qu'un jaune".

Dida ne pensait pas être trahi par la caméra

Dida mérite un Oscar

Sa simulation était grotesque mais Dida a naïvement cru que ça passerait...

Le 3 octobre 2007, le Milan AC joue contre le Celtic Glasgow dans le cadre de la Ligue des champions. Les choses vont mal pour les Italiens, menés 2-1 par les Ecossais, en raison de deux belles boulettes du gardien milanais Dida...

A la 90e minute, alors que le Celtic célèbre le 2e but, un spectateur parvient à entrer sur le terrain et touche légèrement Dida au visage. Celui-ci, très énervé, commence par poursuivre son agresseur. Puis, Eureka ! Très mal inspiré, Dida se dit que l'intrusion du spectateur peut permettre au Milan de gagner sur tapis vert. Il s'arrête donc de courser le supporter écossais, s'effondre et se tient le visage en se tordant de douleur. Le goal continue son numéro de clown en restant un long moment à terre et en se faisant évacuer sur une civière, une poche de glace sur le front. Il sera même remplacé par Kalac pour les dernières secondes.

Mais ce que Dida avait oublié (on ne sait comment !), c'est que le match était filmé sous toutes les coutures et que rien n'échappe aux caméras. Surtout pas une simulation comme celle-là ! Du coup, le gardien s'est couvert de honte auprès de son club et de tous les supporters milanais.

Les journaux italiens n'y sont pas allés de main morte. "Didastro", a titré le lendemain "La Gazzetta dello Sport" pour qualifier le désastre ("disatro" en italien). "Tuttosport" a écrit "Dida a ridiculisé le Milan".

Finalement, le joueur brésilien sera sanctionné par la FIFA et suspendu pour un match.

La simulation de Grosso fait gagner l'Italie en 8e de finale du Mondial 2006

Fabio Grosso fait gagner l'Italie

Coupe du monde 2006, 8e de finale : l'Italie rencontre l'Australie.

Les Transalpins se montrent peu convaincants. Il va falloir tout le talent d'acteur de Fabio Grosso pour que la Squadra Azzura s'impose.

Dans les dernières minutes de jeu, alors que le score est de 0-0, le joueur italien est dans la surface de réparation, marqué par l'Australien Lucas Neill. Ce dernier manque de peu son tacle sur Grosso. L'Italien en profite pour sauter par-dessus le défenseur et s'étaler dans la surface, comme s'il avait été victime d'une grosse faute. L'arbitre accorde alors un penalty. Ses coéquipiers viennent féliciter Grosso pour l'obtention de ce tir au but, transformé.
Les Italiens finiront par remporter la Coupe du monde 2006.

Certains joueurs tombent plus facilement que d'autres

Drogba et Ronaldo primés par Mourinho

Les deux joueurs sont régulièrement accusés d'être des "filous" en championnat d'Angleterre.

Et ce n'est pas José Mourinho qui dira le contraire. En octobre dernier, l'ancien coach de Chelsea a dressé sur Feelfootball.com la liste des plus grands simulateurs d'Europe. "Cristiano Ronaldo, Fernando Torres et Robin Van Persie sont les simulateurs qui ont obtenu le plus de penaltys ces 4 ou 5 dernières années. Et je ne suis plus l'entraîneur de Chelsea et je n'ai plus à le défendre, donc je pense qu'il est correct de dire que Didier Drogba est un simulateur."

Il faut dire que ce dernier fournit des arguments à ses détracteurs. Dans une interview à la BBC en mars 2006, Didier Drogba déclarait : "Des fois, je plonge, des fois je reste debout", avant de revenir rapidement sur ses paroles et d'insister sur le fait qu'il ne simule jamais... Avant la demi-finale retour de Ligue des Champions entre Chelsea et Liverpool, l'entraîneur des Reds avait accusé Drogba de tomber trop souvent : "Il va au sol trop facilement. Il n'y a rien à faire... C'est étonnant, parce qu'il est immense. C'est très impressionnant".


et la dernière pour faire plaisir à Dennis Fox

Cristiano Ronaldo, champion olympique de plongeon
Et c'est donc le Portugais Cristiano Ronaldo qui obtient la palme du meilleur simulateur selon son compatriote José Mourinho. Il s'est mis à dos de nombreux entraîneurs des équipes adverses : le coach de Tottenham notamment, lorsque Ronaldo a effectué un plongeon spectaculaire occasionnant un penalty en décembre 2007 pour un tout petit contact sur Steed Malbranque. Durant le Mondial 2006 en Allemagne, le Portugais a aussi multiplié les simulations grossières. Il s'est illustré contre la France en effectuant un vol plané entre Thuram et Sagnol lors de la demi-finale. En vain, sa réputation a dissuadé l'arbitre de siffler quoi que ce soit...




FIN Du sujet